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TANSFORMER L'AFRIQUE PAR L'INNOVATION

Par José.BRITO - Publié en décembre 2013
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APRÈS AVOIR PARTICIPÉ à la lutte pour la libération nationale et la construction de l’État capverdien, à la consolidation de sa démocratie et de son économie, me voilà sur un nouveau front, celui de la nécessaire transformation de l’Afrique par l’innovation.

S’il est vrai que le continent a connu ces dernières années une meilleure croissance ainsi qu’une amélioration sensible des indicateurs sociaux, force est de constater que peu de pays africains ont réussi à se transformer structurellement. La plupart de nos États sont en effet des mono-économies, marquées par une forte dépendance à des produits primaires. Leur récente croissance est en grande partie le fruit d’une forte demande de matières premières par les pays émergents et d’investissements importants réalisés dans les secteurs des mines et des infrastructures.

Pour changer cette situation, les Africains ne doivent plus seulement concentrer leurs efforts dans la lutte contre la pauvreté au nom de « l’industrie du développement ». Dans un monde de plus en plus globalisé et compétitif, nous n’avons pas d’autre choix que de nous fixer un objectif plus « holistique » de création supplémentaire de richesses pour mieux les distribuer. Cela exige une stratégie totalement différente de celle, très restrictive, de la lutte contre la pauvreté.

L’altération du paysage global du XXIe siècle exige une actualisation significative de la façon de penser les sociétés et les économies africaines. Créativité, innovation et entreprenariat sont les clés pour la transformation du continent qui doit les mettre à son agenda du développement. Cette constatation n’est pas nouvelle. Les pays émergents comme la Chine, l’Inde et Singapour ont transformé leurs économies de cette façon. L’Occident a réussi à maintenir ses avantages comparatifs en misant fortement sur ces mêmes facteurs. Il ne peut pas y avoir d’exception pour l’Afrique.

C’est pourquoi je me permets de lancer un appel à tous ceux qui veulent participer à cette nouvelle aventure, les invitant à se joindre au groupe privé africain qui organise un Sommet sur l’innovation en Afrique du 4 au 6 février 2014 à Praia, au Cap-Vert (www.africainnovationsummit.com).

Il s’agit, avec cette initiative, d’étudier comment faire face aux nombreux obstacles auxquels les start-up africaines sont confrontées : le manque de financement adapté aux besoins des activités innovantes et l’absence des politiques publiques pour les faciliter, la bureaucratie, un système éducatif inadéquat...

En réunissant les décideurs politiques et les acteurs du secteur privé africain, nous souhaitons explorer les moyens de promouvoir l’innovation sur le continent, de valoriser les efforts existant dans ce domaine, de les fédérer autour d’un réseau et de créer un système de financement des start-up... Il y aura aussi un espace pour exposer les meilleurs exemples. C’est en formalisant les recommandations pratiques de l’innovation en Afrique que l’on pourra initier le processus visant à l’inscrire dans l’agenda du développement de notre continent!

Par José BRITO Cet ingénieur en génie chimique de 69 ans, ancien ministre des Affaires étrangères puis de l’Économie, de la Croissance et de la Compétitivité du Cap-Vert, a fondé Ihaba en 2012, entreprise capverdienne dédiée à l’incubation des start-up et à la promotion de l’innovation en Afrique.