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Tariq Teguia, un parfum de Godard

Par Michael.AYORINDE - Publié en février 2011
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Ou plutôt ce qu’il ne veut pas : tourner des oeuvres formatées et insipides, vidées de leur substance. Du coup, le jeune cinéaste (il n’a que deux longs métrages à son actif) réveille le cinéma algérien, voire le cinéma tout court. Son premier opus, Rome plutôt que vous, sorti en 2006, était déjà un choc visuel. Une épopée dans le quartier de la Madrague, à Alger, aux effluves « godardiennes », au souffle créatif renversant et à la musicalité jazzy, version improvisation. Scénario épuré, dialogues rares, sensibilité graphique et acteurs amateurs… Le réalisateur reprend la même recette pour Inland qui a remporté tous les suffrages des cinéphiles et le Prix de la critique internationale à la dernière Mostra de Venise.

Cette fois-ci, il nous transporte dans le désert algérien. Toujours cette beauté plastique (pas ennuyeuse, attention !) et cette recherche esthétique qui s’expliquent par sa formation. Algérois, il a étudié la philosophie et les arts plastiques à Paris. Il est aussi photographe et enseigne aujourd’hui l’histoire de l’art à l’École supérieure des beaux-arts d’Alger. Du coup, pour ses films, il explique : « Je manipule des sons, des matières et des trajectoires ». Tariq Teguia, c’est une nouvelle vague. Qui ne peut être qu’une vague de fond.

Par Olivia Marsaud