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Tellement décalé…

Par empontie - Publié en février 2011
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Ce qui est remarquable, c’est de voir, au fil des ans, à quel point l’écart entre les préoccupations des femmes de ce côté-ci ou de ce côté-là de la planète se creuse. Que l’on se demande (comme Badinter) si la couche-culotte jetable a été un élément de libération des mamans doit tristement faire sourire une Ouest-Africaine rurale.
Chez elle, les questions de l’excision, des violences, des mariages forcés, de l’inégalité pour tout n’ont toujours pas été réglées. Et le 8 mars et les ministères du « genre » n’y ont pas fait grand-chose jusque-là. Tout juste, en ce jour de « fête », les hommes offrent-ils une fleur ou un resto à leur dulcinée, qui se pomponne pour l’occasion. Voilà qui va drôlement faire évoluer la condition féminine… À côté de la plaque.

Mais finalement, en France, on donne aussi des coups d’épée dans l’eau. Se masturber l’esprit sur les conséquences sociétales de l’allaitement ferait presque oublier que dans le même Hexagone, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Immensément trop dans une société où les droits des femmes sont ultra protégés par la loi ! Et de ça, curieusement, on n’en parle pas beaucoup. OK, une loi vient de passer pour préserver les femmes des violences psychologiques au sein du couple. C’est très bien. Mais cela prouve bien que rien n’est encore tout à fait acquis sur le plan de l’égalité hommes-femmes. Et, bien sûr, sur le continent, les résistances à tout progrès s’ancrent au fin fond des villages, sans que les pouvoirs publics n’arrivent à faire bouger d’un iota la traditionnelle suprématie des hommes.

Et comme chaque année, on se met à rêver d’un monde où le 8 mars n’aura plus de raisons d’être fêté, ni les ministères de la Femme créés, parce que nous n’en aurons plus besoin. Et là, on pourra picorer le bouquin d’Élisabeth (très bon d’ailleurs) sans complexes…
* Le conflit, la femme et la mère, Flammarion