Tiken Jah Fakoly en mode acoustique
Aussi engagé que prolifique, l’artiste ivoirien revient avec un album revisitant ses compositions en acoustique. Une véritable réussite !
AM: Ce n’est pas rien, de revisiter des morceaux de votre propre répertoire, de «Plus rien ne m’étonne» à «Justice»…
Tiken Jah Fakoly: Même si ce sont des chansons que j’ai écrites ilya un certain temps, j’étais emballé pendant l’enregistrement, car j’ai toujours rêvé de faire un album acoustique. Cela fait des années que j’en parle. C’est vraiment un rêve qui, une fois réalisé, permet de mettre la voix en avant, et donc les textes… Le timbre prend le pouvoir sur tous les instruments. J’ai hâte de faire vivre ces morceaux réarrangés lors de la tournéeàvenir!
On entend d’autres voix que la vôtre sur cet album. Comment avez-vous envisagé ces duos?
Selon la vibration du titre à réinterpréter! Sur «Les Martyrs», la performance du rappeur Tiggs Da Author est extraordinaire. J’avais également très envie d’inviter le Brésilien Chico César, que j’apprécie beaucoup, et le Jamaïcain Horace Andy, que j’ai rencontré à la fin des années 1990. Sa voix est exceptionnelle. J’avais aussi le désir de travailler avec Naâman, qui fait partie de la nouvelle génération de chanteurs reggae français. Il y a aussi Tapa l’héritière de la grande cantatrice malienne Kandia Kouyaté, sur le titre «Alou Mayé», Bernard Lavilliers, un vieil ami que je respecte beaucoup, M, toujours foisonnant d’idées…
En quoi Acoustic renoue avec vos racines, géographiques comme musicales?
Les instruments utilisés viennent de l’Afrique de l’Ouest. Le balafon, la kora, le n’goni… Ils ont bercé mon enfance et mon adolescence, puisque mes parents écoutaient de la musique mandingue. Acoustic est un album à travers lequel je veux montrer d’où je viens, mais aussi retracer ma carrière grâce aux chansons quiyfigurent. Et je suis très heureux du résultat!