Une image…
Le continent africain, vu d’ailleurs… Qui n’a pas entendu des inepties comme « C’est un très grand pays, mais qui ne s’en sort pas, c’est triste » ou encore « Les Africains sont bons en musique et en sport, mais c’est tout» ?
L’image de l’Afrique liée inexorablement à la pauvreté et la violence existe depuis des décennies et semble figée dans le temps. En Europe, et plus encore aux États-Unis, les médias ne parlent jamais du continent noir si ce n’est pour montrer des photos d’enfants malnutris lors de famines, ou de violences au moment d’élections ou d’attentats. Jamais un reportage sur un architecte talentueux, une femme d’affaires qui réussit et crée des emplois, un artiste contemporain qui rencontre le succès, un étudiant surdoué, un scientifique qui fait avancer le monde, un milliardaire philanthrope.
En conséquence, on imagine une fausse Afrique, sans élite, sans talents, sans fortunes, sans avenir. Une Afrique où l’on ne part pas en vacances car on n’en voit pas l’intérêt, un continent auquel on ne s’intéresse pas, que l’on craint et qui ne séduit pas. Dans les milieux « non initiés », on va même jusqu’à vous plaindre lorsque vous devez vous y rendre pour travailler.

Vous avez beau parler des plages de rêves, des hôtels luxueux, de la variété des mets délicieux, des ambiances incroyables, l’entourage se montre très sceptique, incrédule. Alors oui, c’est sûrement la faute des médias, mais aussi de l’absence de curiosité envers ce que l’on ne connaît pas, ce qui est loin, différent, compliqué. Une mentalité assez désespérante.
L’immigration, composée la plupart du temps d’Africains simples et peu fortunés qui viennent chercher du travail, et véritable bête noire des systèmes réactionnaires qui s’installent en Occident, participe aussi probablement à l’image fausse et tronquée du continent.
Mais afin de changer ce regard sur les pays africains, ou tout au moins de le faire évoluer positivement, peut-être devraient-ils app rend re à mieux « se vendre », à mettre en avant leurs atouts, à comprendre que développer son soft power ne présente que des avantages pour un État.
Une bonne réputation apporte des devises, des investissements, une vraie place dans le concert des nations, une voix qui compte, ce qui manque encore à la plupart des nations du continent, même puissantes dans la sous-région. Elles doivent traverser plus loin les frontières, montrer au monde entier qu’elles ne peuvent en aucun cas être réduites à cette vision désespérément réductrice qui leur colle à la peau.