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Vacances de loufs !

Par empontie - Publié en février 2011
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Conversation en terrasse, une belle soirée d’été, à Paris : « Tu vas où, en vacances ? – Écoute, on a trouvé une bulle en Plexiglas où tu dors à la belle étoile, posé dans une prairie des Bouches-du-Rhône. C’est une chambre d’hôtel super-cool, louée avec un télescope. Yves et moi, on est ravis ! On va y passer quinze jours. Et toi ?
– Nous, on retourne séjourner dans la grue du port d’Harlingen, aux Pays-Bas. Au bord d’un polder. On a adoré l’année dernière. Faut juste se ravitailler à l’avance, car on ne descend plus une fois qu’on y est.
– Ah, oui, c’est comme mes cousins, qui vont depuis trois ans passer leurs vacances en Bretagne dans une cabane juchée dans un arbre, sans eau ni électricité. Qu’est-ce que ça doit être bien ! »

Eh oui, depuis quelques années, les Occidentaux regorgent d’idées toutes plus loufdingues pour leurs lieux de villégiature. Et la liste est longue. Une vieille prison désaffectée a été changée en hôtel au Danemark, avec les cellules identiques, le réfectoire et interdiction de sortir. Il y a aussi un Boeing 747 posé sur le tarmac de l’aéroport d’Arlanta, en Suède, qui accueille des vacanciers et où on leur fournit des casques antibruit pour qu’ils ne soient pas trop dérangés par les autres avions qui décollent. Bref, le top truc, c’est de louer un tipi, un igloo, une yourte, une cave ou un phare. De préférence sans confort, et au prix d’une résidence étoilée.

Mieux, en Auvergne, un tour-opérateur futé organise des séjours dans des baraques au toit de chaume, exactement dans les conditions des ancêtres gaulois. Et pour leurs vacances, les femmes vont laver le linge au lavoir, tuer le poulet pour manger, faire du feu pour s’éclairer. Moi, je trouve que c’est vraiment un honneur pour tous les pauvres villageois africains, paumés au fin fond d’une brousse, qui ne savaient pas qu’ils étaient finalement en vacances toute l’année ! Eux qui rêvent de Champs-Élysées, de chambres 4 étoiles, de Disneyland ou de Dubaï…

Apparemment, dans des sociétés gavées par le progrès, la surconsommation, on a parfois envie de dire stop, au point de se couvrir de ridicule, en choisissant des plages de repos style Moyen Âge ou un retour à la nature totale et hostile. Tout ça pour consoler tous ceux qui ne pourront pas partir en congés cette année. Que ceux-ci se rassurent en se disant qu’ils seront sûrement bien mieux chez eux que dans une cave ou une bulle. Une manière de dire : bonnes vacances à tous, que vous en preniez ou pas, et où que vous soyez !