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VOUS AVEZ DIT SERVICE PUBLIC ?

Par empontie - Publié en juin 2015
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Nous savons que les lenteurs, les absences, le manque d’ardeur au travail et de motivation se rencontrent mondialement dans la plupart des services publics. On parle volontiers d’une mentalité à part des fonctionnaires, qui font leurs heures sans aucun entrain, farouchement accrochés à leurs jours de vacances et autres temps de pause. Mais quand même. En Afrique, l’état de délabrement est vraiment très très avancé. Et ne s’améliore pas. Le « service », comme on dit là-bas (en galvaudant sérieusement le sens premier du mot !), affiche un taux d’absentéisme incroyable. Personne ne respecte les heures légales, et chacun grille le boulot à la première occasion. Toutes les fêtes familiales génèrent une à deux semaines de villégiature, pour cause d’organisation, d’allers-retours au vi l lage, etc. Toutes les dates de repos officielles sont agrémentées de ponts spontanés et de jours en sus sans qu’absolument personne ne s’en émeuve. Et bien sûr, il faut rajouter les événements politiques, autres excuses nationales pour disparaître carrément un mois. Les campagnes électorales de toutes sortes donnent une excuse en or pour al ler soutenir son candidat ou son oncle au bled, et donc, évidemment, laisser tomber le travail et tous les dossiers en cours dans la foulée. Certains employés de la fonction publique déménagent carrément dans un pays voisin pour tenter de faire fortune, tout en continuant pendant des années à percevoir leur salaire, récolté chaque fin de mois par un frère resté sur place. Certaines descentes de ministres très médiatisées dans les services dès potron-minet, pour constater les absences et soi-disant résoudre le problème, restent absolument sans effet aucun. Au-delà de la masse salariale énorme que déboursent les États pour entretenir ces employés, il est évident que les pays et leur fonctionnement sont sacrément handicapés par une telle réalité au quotidien. Être fonctionnaire revient au minimum à pointer pour une allocation-chômage, et investir son énergie ailleurs qu’au travail, dans des marchés et autres revenus plus lucratifs. Dans des contextes où la vie est dure et les salaires très bas, on comprend bien que les pouvoirs en place n’osent pas trop toucher au système de leur fonction publique, qui fait vivre des familles entières, au risque de créer une véritable révolution sociale. Mais il va falloir un jour trouver le courage de remédier à ce triste état de fait. Aucune émergence, pour reprendre un mot super à la mode, ne pourra être possible avec des services publics aussi… inexistants.