Aller au contenu principal

Vulgaires bombances !

Par empontie - Publié en février 2011
Share

WARNING ! WARNING ! Les fêtes de fin d’année sont de retour. Ripaille et paillettes au programme. Les étals des vendeurs de kilos en vrac regorgent de montagnes d’huîtres, de foies gras produits à grands coups d’entonnoirs enfoncés de force dans la gorge des canards, de faisans sanguinolents, de grosses bûches farcies de crème au beurre. Les fleuristes teignent des sapins en rose, après avoir tranché leur pied à vif. Les boutiques de mode affichent tutus en strass, boas plumeux et smokings ringards.

Le tout hors de prix, hors de bourse, hors de portée.
Et dans le monde entier, y a rien à faire, avec ou sans gros bonhomme de Noël habillé en rouge et blanc, la plupart se réjouissent de passer d’un an à l’autre, par tradition, par amitié pour ceux qui vous invitent à leur fête, par mimétisme, par goût ridicule pour le mercantilisme ambiant.

Et que se passe-t-il début janvier ? Immanquablement : une gueule de bois géante ! Un taux de cholestérol qui joue des castagnettes, une mine dévastée pour cause de foie « overdosé », un vieux boa déplumé jeté sur un lit, que l’on ne portera jamais plus, un banquier accroché à votre boîte vocale qui vous annonce qu’il a bloqué votre compte pour cause de folies dépensières hystériques.

Et si, cette année, le comble du chic, le branché absolu, était de faire différent, de ne pas suivre le groupe comme un stupide mouton de Panurge ? De résister au chant des sirènes de la consommation à tous crins. Bref, d’être adulte, raisonnable. De choisir des cadeaux utiles ou intelligents aux petits « nenfants » qui croient encore au père Noël, de faire un petit dîner serein, et de prendre quelques bonnes résolutions pour l’année nouvelle. Lesquelles ?
Ben, penser un peu – accessoirement – au 1,4 milliard de personnes dans le monde qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté, c’està-dire avec moins de 1,25 dollar américain par jour. En Afrique, c’est 50 % de la population qui est concernée. Une broutille, non ? On peut se demander comment, eux, fêteront la fin de l’année ? M’est avis qu’ils ne le feront pas en offrant à leurs enfants la dernière Game Boy jetable ou le dernier coupé Mercedes à leur maîtresse. Comme c’est encore souvent le cas chez certains nantis, y compris, justement, en Afrique.

Un peu de modération, de décence. Pour une fois. C’est pas trop demander, non ? Bonnes fêtes quand même à tous et une excellente nouvelle année 2010 !