WAGNER
Le business en treillis
Plus ou moins active dans une vingtaine de pays africains, la société militaire privée russe pointe ses ambitions vers le Mali. Au grand dam de la France. Proche de Poutine, elle vend aux gouvernements son savoir-faire en matière de « sécurité » tout en cultivant un sérieux sens des affaires.
La provocation de trop. L’agence Reuters révélait le 13 septembre dernier que la société militaire privée (SMP) russe Wagner négocie, avec la junte au pouvoir au Mali depuis août 2020, l’envoi de 1 000 mercenaires pour former l’armée du pays et assurer la protection de hauts dignitaires. Le groupe paramilitaire serait payé 6 milliards de francs CFA (environ 9,15 millions d’euros) par mois pour ses prestations.
À la tribune de l’assemblée générale de l’ONU, le 25 septembre, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a justifié ces discussions, arguant « d’un abandon en plein vol » par la France après la décision de Paris de désengager une partie des forces militaires impliquées dans l’opération Barhkane au Sahel. Cette situation contraindrait le chef du gouvernement à « chercher de nouveaux partenaires pour...