Yeanzi
«La société est mon carburant»
Plasticien ivoirien emblématique et engagé, il s’immerge dans son environnement, dans les communautés, pour capter les mutations de son pays. Et transmettre.
Son art est un moyen de saisir des phénomènes sociaux et d’apporter des réponses aux problématiques contemporaines, notamment en matière de repères identitaires et de transmission mémorielle. Saint-Étienne Yeanzi, plasticien, penseur et professeur des beaux-arts ivoirien, puise son inspiration dans la société; il affûte son œil observateur en s’immergeant au cœur des communautés, en s’imprégnant de leur quotidien, pour capter au plus près, de l’intérieur, les effervescences, les mutations d’un pays. Affichant un pointillisme qui lui est propre, ses œuvres mêlent différentes techniques et matériaux, dont la peinture, et surtout sa marque de fabrique: le plastique fondu à partir de sacs usagés, transformant un fléau environnemental et un objet familier en outil créatif. Tandis qu’il est mû par sa volonté de constituer une mémoire collective, son esthétique convoque des éléments graphiques issus de l’Égypte antique, de traditions ancestrales, et des personnages historiques emblématiques comme guides pour éclairer le présent. Sa récente exposition à la Galerie Farah Fakhri d’Abidjan, «Pandore», prend à rebours le mythe de la célèbre boîte et délivre, à la place des maux, des propositions constructives face...