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Yoani Sánchez cyber révolutionnaire

Par Michael.AYORINDE - Publié en février 2011
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CONSACRÉE PAR LE TIMES comme étant l’une des blogueuses les plus influentes de la planète, récompensée par plusieurs prix de journalisme aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, Yoani n’a pas encore reçu l’autorisation de quitter son île, au motif qu’elle a « outrepassé toutes les limites ». Alors, cette jeune mère de famille continue de défier le régime, en dénonçant toutes les absurdités de la révolution castriste. « Je croyais être née sur une île élue, sous un système social supérieur, guidée par le meilleur des leaders possibles. Ceux qui nous gouvernaient (...) s’attribuaient le titre de “révolutionnaires” et ceci paraissait correspondre à un stade plus évolué – à l’échelon le plus haut – du développement humain. J’ai appris à marcher au pas, je me suis traînée dans des classes interminables de préparation militaire, et avant l’âge de 15 ans, je savais utiliser une kalachnikov.

Pendant ce temps, les slogans nationalistes que nous criions prétendaient dissimuler l’exode de mes amis, et notre dépendance envers les pays de l’Est », écrit-elle dans ce style mi désabusé mi amusé qui lui vaut aujourd’hui tous les regards de l’extérieur.

Pendant que les agences de presse continuent de disserter sur la crise économique qui frappe la grande île des Caraïbes, elle préfère se concentrer sur tous les petits travers qui empoisonnent au quotidien l’existence de ses compatriotes, « tous des inculpés en puissance, il est si facile de finir en prison », observe-t-elle.
Chef de file de la blogosphère cubaine, Yoani s’est récemment félicitée du succès du concours « Une île virtuelle », qui a réuni soixante-dix blogs locaux, impensable il y a quelques années. Mi-octobre, elle était attendue aux États-Unis pour prendre livraison du prestigieux prix de journalisme Maria Moors Cabot, décerné par l’université de Columbia. Sa énième demande de sortie du territoire lui a encore été refusée, a-t-elle fait savoir via son compte de microblogging Twitter.

Par Jérôme Bourgeois

Pour en savoir plus :
http://desdecuba.com/generaciony_fr/