Antoine Abel:
«Je rêve d’un pays où l’on ne se bat plus pour fuir, mais pour rester»
25 ans, Journaliste. Ngaoundéré, Cameroun
«Je suis fier d’être Camerounais, de mes racines, de ma culture, de notre diversité. Mais, en 2025, comme beaucoup de jeunes, je ressens encore un grand décalage entre ce que je pourrais faire pour mon pays et les opportunités réelles qu’on nous propose. Les talents existent, les idées aussi. Ce qui manque, c’est l’espace pour s’exprimer, entreprendre, travailler dans la dignité. Alors, non, je ne suis pas pleinement heureux, mais je garde l’espoir qu’avec plus d’écoute et d’action, le Cameroun deviendra celui dont on rêve. Ce qui me manque le plus aujourd’hui, c’est la possibilité de me projeter dans l’avenir. Ici, l’incertitude domine: emploi précaire, lenteur administrative, promesses non tenues…Beaucoup de jeunes ont étudié, se sont formés, mais restent à la maison, non pas par manque de compétences, mais par manque d’ouvertures. J’aimerais vivre dans un pays où les rêves ne sont pas freinés par les réalités socio-économiques, où chacun peut trouver sa place sans «connexion», juste par son travail. Un pays où le mérite prime, où la fonction publique recrute sur la base des compétences et non des réseaux. J’aimerais créer une entreprise sociale qui emploie d’autres jeunes, résoudre des problèmes locaux avec des solutions locales. Je rêve...