Joséphine Baker
Une autre histoire française
Le 30 novembre, elle sera la première femme noire à reposer au Panthéon, nécropole des illustres de la République. Petite-fi lle d’esclaves afro-américains naturalisée, chanteuse, danseuse, muse et – ce que l’on sait moins – résistante, elle incarne aussi toutes les ambiguïtés et les complexités de la France vis-à-vis des citoyens de la différence.
Septembre 1939. Hitler vient d’envahir la Pologne. La Seconde Guerre mondiale débute et va plonger le monde dans un invraisemblable cauchemar. La France ne le sait pas encore, mais ses troupes ne feront pas le poids face à la « guerre éclair » nazie. En attendant, aux premiers jours du conflit, l’armée développe son réseau d’informateurs. Un officier du contre- espionnage, le capitaine Jacques Abtey, se rend au château de Joséphine Baker en Dordogne : des amis communs l’ont informé que la star afro-américaine – naturalisée française depuis son mariage deux années auparavant – souhaite se mettre au service de son pays d’adoption…
L’officier est sceptique : la bonne volonté ne suffit pas pour faire un bon agent. Aussi, il a sans doute un peu de mal à prendre au sérieux cette artiste à la beauté enivrante qu’il a vu...