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Portrait

Kenya
L’irrésistible ascension

de William Ruto

Par Cédric Gouverneur - Publié en octobre 2022
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Après l’annonce de sa victoire par la Cour suprême, à sa résidence officielle, le 5 septembre dernier. DANIEL IRUNGU/EPA-EFE
Après l’annonce de sa victoire par la Cour suprême, à sa résidence officielle, le 5 septembre dernier. DANIEL IRUNGU/EPA-EFE

Le nouveau président du Kenya se présente comme un homme neuf, candidat face aux « dynasties » de politiciens. Certes issu d’une famille pauvre, le self-made-man navigue pourtant dans les eaux troubles de la politique depuis trois décennies… Avec pour unique cap sur sa boussole, l’ambition.

Chaque Kenyan a entendu maintes fois cette anecdote : au début des années 1980, William Samoei arap Ruto allait à l’école pieds nus, à l’exemple de beaucoup d’Africains défavorisés. C’est en vendant du poulet aux chauffeurs routiers que le garçon, Kalenjin de la vallée du Rift (ouest du pays), a réussi à mettre suffisamment d’argent de côté pour, à l’âge de 15 ans, acquérir sa première paire de chaussures. Dès lors, assénait Ruto aux foules rassemblées à ses meetings électoraux, n’est-il pas le mieux placé pour comprendre les « petites gens » ? Lui aussi, répétait-il durant la campagne présidentielle, est un « débrouillard » : l’un de ces Africains entrepreneurs dans l’âme, contraints à l’inventivité et à la créativité en raison des soubresauts des prix du marché et de l’impitoyable univers de l’économie informelle. Comme tous les pays du continent, le Kenya a souffert des impacts cumulés de la pandémie de Covid-19 (notamment dans les secteurs du tourisme et de l’horticulture), puis des conséquences de l’invasion de l’Ukraine (il exporte du thé aux deux belligérants, qui lui fournissaient avant-guerre la majeure partie de son blé) : dans un tel contexte, le discours de Ruto est porteur.

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