Le prodige
Obree Daman
En quelques années, ce JEUNE CHANTEUR SÉNÉGALAIS a su s’imposer avec sa voix puissante, claire, à la fois suave et déterminée.
C’EST LA NOUVELLE VOIX du Sénégal. En 2016, il remporte le concours de chant organisé par Vibe Radio, participe à la première saison de l’émission The Voice Afrique francophone, sort le single « Tollouway » et intègre le label African Victory. Depuis, il est le chouchou des médias et des réseaux sociaux. Né à Dakar, il a vécu à Kaolack et à Gorée, confié à différents membres de sa famille. Mais il a surtout été marqué par sa grand-mère, qui l’a initié au chant dès ses 4 ans. « Avec mes grands-parents, nous avons vécu des moments agréables mais aussi terribles, et ma grand-mère avait toujours un chant, une musique pour chacun d’entre eux. Elle chantait la vie. J’ai hérité d’elle le don de performer la musique, qui est pour moi une façon de donner voix à l’invisible. »
Le jeune homme charismatique, qui cite Wasis Diop comme mentor, voit la musique comme « un voyage » : « Je sais d’où je suis parti, mais j’ignore mon point d’arrivée ! Je ne considère pas la musique comme un métier, c’est ma vie. » Dans un studio de Guédiawaye, il est en train de terminer son premier album, Bantu Balé, qui veut dire « morceau de bois », dans lequel il parle de protection de la nature et de la jeunesse sénégalaise. « Bantu » veut aussi dire « être humain » dans plusieurs langues africaines.
Citadin, il a néanmoins un pied dans la terre, sa famille cultivantdes champs à 80 km de Dakar, et chante ce retour à l’agriculture, en wolof et en anglais. « Je vois des jeunes qui vendent des noix de cajou dans les rues, ils ont quitté leur village, alors qu’avec du soutien, de la formation technique, ils auraient pu bâtir quelque chose. Travailler dans l’agriculture, c’est aussi éviter de prendre la pirogue… »
Le premier single, « Bo Jekko », parle, lui, du pardon. Envers les autres, mais aussi envers soi-même. « En tant qu’artistes, nous avons la responsabilité de parler d’amour, et non de haine », explique-t-il. Dans le clip, très beau, il laisse parler ses deux autres passions : le cinéma et la mode. Son deuxième single, « Bideew », veut dire « étoile » en wolof. Nul doute que l’étoile d’Obree n’a pas fini de briller.