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Country Folk

Petter One
Nashville Vibes

Par Sophie Rosemont - Publié en juin 2023
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Petter One.DR
Petter One.DR

Célébré dans les années 1980 en Afrique de l’Ouest, le guitariste Ivoirien est retourné en studio pour le superbe Come Back to Me. Classique instantané.

PETER ONE, Come Back to Me, Verve Records.RYAN HARTLEY
PETER ONE, Come Back to Me, Verve Records.RYAN HARTLEY

C’est un retour inespéré pour ceux qui connaissent (et apprécient) Our Garden Needs Its Flowers. Enregistré en Côte d’Ivoire par Jess Sah Bi et Peter One il y a bientôt quarante ans, ce disque folk a remporté tant de succès qu’en 1990, le duo signa l’hymne «African Chant», diffusé sur la BBC le jour de la libération de Nelson Mandela. Puis plus rien, ou presque. Jusqu’à la parution ce printemps du superbe – et bien nommé – Come Back to Me. Installé depuis trois décennies aux États-Unis, Peter One s’y exprime en anglais, en français... ou en guro ! «L’anglais et le français sont nécessaires pour toucher un public international, confie-t-il. Très tôt, j’ai rêvé que ma musique soit écoutée au-delà de ma communauté originelle. Mais chanter en guro m’est naturel, et il me semble honnête, en tant que citoyen américain, de rester moi-même et de contribuer à la riche diversité de la culture américaine, au moins du point de vue musical.» À 67 ans, le voilà auteur d’un premier album solo : «Lorsque Our Garden Needs Its Flowers a été réédité en 2018, il a attiré l’attention de la communauté musicale de Nashville. Cela tombait à pic : j’essayais de trouver les bonnes personnes avec qui travailler depuis mon déménagement dans le Tennessee, quelques années plus tôt. Je passais la plupart de mon temps à écrire de nouveaux morceaux et à arranger des anciens titres. Quand l’occasion s’est présentée, j’étais prêt !» En 2019, le producteur Kevin Dailey lui propose d’enregistrer quelques titres. En dépit des confinements, le projet avance, et c’est entouré de musiciens de Nashville et de Memphis que Peter One donne naissance à cet album. Il tient néanmoins à préciser que la Côte d’Ivoire influence toujours sa musique : «J’avais 39 ans quand j’ai quitté mon pays, mais j’ai gardé un lien avec ma famille. Je suis conscient de tous les changements sociaux, politiques et culturels qui s’y opèrent, mais aussi sur le continent : ils inspirent d’ailleurs mes chansons. Mais si je continue à écouter de la musique ivoirienne, je ne pense pas qu’elle m’influence autant que par le passé. Je souhaite continuer à explorer.» Et nous de le suivre.