Aller au contenu principal

Ridha Moumni

Historien de l'art

Publié en avril 2020
Share
En ces temps hors normes, AM prend de vos nouvelles en 4 questions et une photo de votre choix.
 
Ridha Moumni, Historien de l'art et commissaire d'exposition
 
Comment ça se passe pour vous à Boston ?
Tout va pour le mieux. Je suis actuellement à Cambridge [Fellow à l’université d’Harvard, ndlr], et le confinement n’est pas des plus sévères comparé à d’autres villes. La cité s’est vidée lorsque les universités ont fermé. On a parfois l’impression de déambuler dans une ville fantôme, je fais souvent de longues promenades très agréables sur les rives du Charles.
 
Qu’est-ce que vous faites aujourd’hui que vous n’aviez pas le temps de faire avant ?
Mon travail est un métier où la lecture et l’écriture occupent une place importante, donc mon programme n’a pas été bouleversé. Le temps passe vite, je n’arrive pas à faire de nouvelles choses, mais je me fais plaisir, je cuisine plus et je regarde des films américains en noir et blanc des années 40 et 50 dont j’aime beaucoup le rythme. J’essaie également de consacrer moins de temps aux réseaux sociaux et à l’actualité.
 
Un conseil pour les lecteurs ?
Le roman autobiographique de Joseph Brodsky, Watermark (Aqua Alta dans sa version française), où l’auteur parle de sa relation avec la ville de Venise. Une invitation à l’évasion ! Plongez-vous dans un livre qui fait voyager ou qui permet de se remémorer des souvenirs de villes ou de lieux visités. Je suis également en train de lire le catalogue de l’exposition Taking Shape organisée cet hiver à la Grey Art Gallery à New York. Il s’agit de la première exposition consacrée à la formation de l’art abstrait du monde arabe et musulman. Le catalogue de l’exposition est un livre exceptionnel quant à la connaissance de l’abstraction dans une région où les dynamiques artistiques sont peu connues et étudiées.
 
Un message à faire passer ?
Les gens doivent témoigner d’un plus grand humanisme envers les autres, qu’ils leur soient proches ou inconnus. Cette période doit être propice à une réflexion sur notre rapport à autrui, à notre environnement et à notre planète. Une frénésie s’est installée dans notre société et cette épreuve peut nous conduire à apporter des réponses sur les changements à effectuer tant sur le plan collectif qu’individuel. 
 
Dernier ouvrage paru en collaboration avec E. Despiney : Artistes de Tunisie, Éditions Cérès, 2019.