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Rencontre

Tierno Monénembo
« Mettre des mots sur la douleur »

Par Astrid Krivian - Publié en juin 2022
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Tierno Monénembo.JEAN-LUC BERTINI/PASCO
Tierno Monénembo.JEAN-LUC BERTINI/PASCO

L’écrivain guinéen signe une œuvre puissante sur la quête de mémoire. À travers le destin brisé de ses héroïnes, son dernier roman Saharienne Indigo explore les blessures causées par la répression sanglante du régime de Sékou Touré.

Le quatorzième ouvrage de Tierno Monénembo, Saharienne Indigo, lève le voile sur une page sombre et trop méconnue de l’histoire guinéenne contemporaine. De nos jours, à Paris, dans le Quartier latin, deux femmes, Véronique Bangoura, guinéenne, et Madame Corre, française, se rencontrent, échangent, parfois vivement. Au fur et à mesure, elles découvrent qu’elles ont en commun un destin profondément meurtri par la dictature et la répression sanglante d’Ahmed Sékou Touré. Pendant les vingt-six ans de son règne, de 1958 à 1984, opposants réels ou supposés ont été détenus, torturés, exécutés dans les geôles du camp Boiro, à Conakry. Selon plusieurs ONG, 50 000 victimes y auraient péri. Quête des origines, sur les traces d’une histoire familiale décimée par un régime tortionnaire, ce roman haletant exhume les plaies de la mémoire de ses héroïnes, comme celle collective d’un pays. Né en 1947 à Porédaka, l’écrivain a fui la dictature en 1969, s’exilant au Sénégal puis en Côte d’Ivoire. Étudiant la biochimie...

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