Un méga-projet d’oléoduc en Ouganda
TotalEnergies et la CNOOC vont y investir 10 milliards de dollars.
Les réserves pétrolières de l’Ouganda, découvertes en 2006 dans la région du lac Albert (ouest du pays), contiendraient l’équivalent de 6,5 milliards de barils. Après des années de prospection, TotalEnergies et la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) ont signé, le 1er février à Kampala, un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec le président ougandais Yoweri Museveni. L’exploitation du gisement pourrait démarrer dès 2025, avec un pic d’extraction estimé à 230 000 barils par jour, pendant vingt-cinq à trente années. Plus de 400 puits de pétrole devraient voir le jour, ainsi qu’une raffinerie et un gigantesque oléoduc : l’EACOP (East African Crude Oil Pipeline), qui traverserait l’Ouganda puis la Tanzanie sur 1 443 kilomètres, jusqu’au port de Tanga situé sur l’océan indien. « Cet argent va booster notre économie », s’est félicité le président Museveni. Mais les défenseurs de l’environnement sont largement moins enthousiastes : « Les conséquences sont catastrophiques pour nos communautés, la faune et la planète », souligne Landry Ninteretse, directeur régional de 350Africa.org. Les associations Sauvons la forêt et Survie redoutent que les puits de pétrole polluent le parc national...