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Jazz

Yissy García
La lumière Cubaine

Par Sophie Rosemont - Publié en octobre 2022
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YISSY GARCÍA.LARISA LOPEZ
YISSY GARCÍA.LARISA LOPEZ

Officiant depuis de longues années, cette brillante batteuse présente son premier album, le bien nommé Light.

YISSY GARCÍA & BANDANCHA, Light, Laborie Jazz.DR
YISSY GARCÍA & BANDANCHA, Light, Laborie Jazz.DR

Elle a joué pour les plus grands, d’Esperanza Spalding à Dave Matthews, mais Yissy García s’est très tôt, et tout naturellement, imposée dans la cour des grands. Fille du batteur et percussionniste cubain Bernardo García, fondateur du groupe Irakere, elle n’a cessé d’explorer des territoires musicaux a priori aux antipodes : funk, jazz, folklore cubain… Tout est possible pour la musicienne qui, à 35 ans, s’illustre dans plusieurs projets : « Dans mon pays, j'ai eu la chance que les gens s'intéressent à ma musique, même si elle n’est pas commerciale à proprement parler, confie-t-elle. Beaucoup de personnes s'identifient à différentes chansons, ce qui me réjouit : l'objectif est d'atteindre le cœur des gens, au-delà même des frontières. » Parce que la sororité n’est pas un vain mot, l’artiste officie aussi dans un collectif 100 % féminin, Maqueque. « Je pense avoir beaucoup contribué au son du groupe, à la fois en tant qu’instrumentiste et compositrice », commente-t-elle sobrement. Celle qui aime voir son «empreinte incarnée » sur sillon a aussi beaucoup tourné avec Bandancha. D’où ce premier album, Light, compilation de toutes ces scènes partagées avec les quatre instrumentistes qui complètent cette autre formation : « Je voulais rassembler tous les sons que le groupe a traversés depuis sa création, des ambitions d’abord électroniques jusqu'à aujourd'hui, où je travaille sur un format plus acoustique. Cet album est destiné au public européen, qui ne connaît pas encore très bien ma musique… » Avec Light, les présentations sont faites : en six morceaux chaloupés et à la structure parfois complexe sans être aride, le disque nous transporte à La Havane. Tantôt agité, tantôt tendre, mué par une facilité d’improvisation et le talent virtuose de Yissy García, il confirme l’importance de celle-ci au sein de ce que le jazz peut proposer de plus chaleureux… sans oublier ce je-ne-sais-quoi de viscéralement rebelle.