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livre

Paradis perdus

Par Loïc Franck - Publié en juillet 2016
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Nick Brandt remet en scène des animaux sauvages en des lieux dont l’homme les a chassés. Un éléphant dans un terrain vague, un rhinocéros devant une usine, des girafes côtoyant des grues de chantier. Ces bêtes, au regard souvent mélancolique, sont presque vivantes. Mais presque seulement. Car il s’agit en fait d’immenses panneaux, grandeur nature, reproduisant des images prises par l’artiste de créatures contraintes de fuir leurs terres envahies par un urbanisme et une industrialisation galopants. « L’idée m’est venue en retrouvant un portrait d’une mère éléphant avec son petit, explique le photographe Nick Brandt. Je me suis dit que ce cliché aurait plus d’impact s’il était placé dans un contexte inattendu. » C’est ainsi qu’est né le projet « Inherit the Dust » (« Hériter de la poussière »), le dernier en date de ce photographe baroudeur et militant qui, depuis quinze ans, se promène avec son appareil en Afrique de l’Est. Auteur d’une superbe trilogie achevée en 2013, avec la sortie de Chronique d’une terre dévastée, il va plus loin cette fois en replaçant au coeur des villes ceux qui en furent les premières victimes. Une façon de demander aux visiteurs : quel monde voulons-nous construire ?