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Eau et électricité…

Par empontie - Publié en mai 2011
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Il y a des chiffres qui font froid dans le dos. Le saviez-vous ? Aujourd’hui, 1,6 milliard d’êtres humains dans le monde n’ont pas accès à l’électricité pour leurs besoins fondamentaux, tels que s’éclairer ou cuire des aliments. Et, bien sûr, 99 % des personnes privées de « lumière » vivent dans les pays en voie de développement, dont 32 % en Afrique subsaharienne. 4 sur 5 d’entre elles se trouvent en milieu rural, où 83 % de la population n’a pas d’électricité. Toujours en Afrique subsaharienne, 300 millions de gens n’ont pas accès à l’eau potable, et 500 millions à l’assainissement. Résultat, la déforestation fait des ravages sur le continent, où l’on a toujours pas vraiment trouvé d’autre solution que le bois de chauffe pour cuire ses aliments, malgré les projets à la pelle de matériaux de substitution et autres briquettes modernes. Des millions de personnes boivent de l’eau non potable et vivent à proximité d’eaux usagées, qui pullulent de germes en tout genre. D’où la prolifération de maladies de tout type et des décès en chaîne dans des régions où, bien entendu, les dispensaires, quand ils existent, sont vides de médicaments ou de personnel formé pour faire face. Comment, devant de tels chiffres en 2011, peuton ne pas être révolté ? L’archibase du premier des premiers des développements n’est-elle pas l’accès à l’eau et à l’électricité ? Comment peut-on arborer des smartphones et rouler en Porsche Cayenne là où il existe encore cet état de fait ? Comment peuton supporter des disparités aussi criardes dans un même pays ? Je sais, dans le développement, tout est prioritaire. Les routes, les infrastructures, la santé, l’éducation, les transports. Je sais, l’Afrique doit entrer dans la mondialisation, installer la fibre optique, créer des unités de transformation des matières premières, etc. Mais je me demande comment, sans le strict minimum que constituent ces deux éléments, avec des pans immenses de population qui vivent dans le noir et meurent comme des mouches, l’Afrique peut prétendre évoluer. Je sais que des usines de production d’eau potable se montent peu à peu dans certains pays. Je sais que des centrales électriques dignes de ce nom, efficaces, passent du stade de « première pierre » à celui de vrais chantiers. Mais pourquoi cela met-il tant de temps ? Ou alors, je comprends rien aux modèles de développement. Je croyais qu’on commençait à la base pour aller vers le moins urgent. Et, surtout, que le « moins urgent » avait besoin de fondamentaux évidents pour exister. Bref, l’urgence, c’est vraiment que ces horribles chiffres changent. Après, on parlera avec plaisir du reste. Non ?

Par Emmanuelle Pontié