Gen Z : la grande exigence
Manifestation à Casablanca, au Maroc, en octobre 2025. MILLA MORISSON/ HANS LUCAS
La grande exigence
«On veut un futur!» Du Nigeria au Kenya, du Maroc à Madagascar, aujourd’hui, la jeunesse entre sur la scène publique pour réclamer plus d’égalité, plus d’opportunités, plus d’emplois, et la fin de l’entre-soi des élites. Ces moins de 25 ans représentent près de 35% de la population du continent. Un immense défi.
Les deux nations, aussi éloignées géographiquement qu’au niveau de leurs trajectoires économiques, présentent une caractéristique commune: celle d’une jeunesse en quête d’emplois et d’opportunités.
La nouvelle génération rebelle a fait du drapeau pirate du manga japonais son étendard…Explication d’un phénomène aussi culturel que politique.
La plateforme Discord, outil de communication entre passionnés de jeux vidéo, est devenue l’instrument idéal des révoltés de la Gen Z pour déjouer la censure et s’organiser.
À chaque colère, son étincelle: les coupures d’eau à Madagascar et l’hécatombe de l’hôpital d’Agadir ont mis le feu aux poudres, comme l’avaient fait les violences policières au Nigeria en 2020 ou les taxes au Kenya l’an dernier.
Cette Gen Z se caractérise par sa maturité politique. Les manifestants défilent sur la base d’un programme, en interpellant le pouvoir pour lui rappeler de mieux gouverner.
Le 9 octobre, le mouvement GenZ212 a publié un «dossier revendicatif de la jeunesse marocaine», présenté comme une feuille de route afin de «réactiver le contrat social» entre l’État et la jeunesse.
Tout d’abord surprises par des mouvements protéiformes, les autorités ont cherché à répondre aux premières demandes de la jeunesse.
Au prix d’au moins 28 manifestants tués, le président est tombé. Pour quel changement réel?
Les dynamiques à l’œuvre sur le continent dictent l’agenda: la création de millions d’emplois apparaît comme une nécessité vitale.