Gen Z
La grande exigence

«On veut un futur!» Du Nigeria au Kenya, du Maroc à Madagascar, aujourd’hui, la jeunesse entre sur la scène publique pour réclamer plus d’égalité, plus d’opportunités, plus d’emplois, et la fin de l’entre-soi des élites. Ces moins de 25 ans représentent près de 35% de la population du continent. Un immense défi.

Du Maroc à Madagascar, les jeunes de la «générationZ» se révoltent, exhortant les gouvernants à assumer leurs responsabilités. À créer des emplois. À assurer des services publics fiables – notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. À oeuvrer à leur insertion professionnelle et sociale. Jamais sans doute l’Afrique n’aura été confrontée à une telle urgence: entre 2025 et 2050, pas moins de 620 millions de personnes supplémentaires vont entrer sur le marché du travail! Il s’agit tout bonnement de «la plus grande augmentation jamais enregistrée par une région sur une période d’un quart de siècle», estime la Banque mondiale dans son dernier rapport Africa Pulse (18 octobre 2025), soulignant que le continent devrait créer en moyenne «25 millions d’emplois chaque année» pour tenir le rythme: «L’explosion démographique qui se prépare amplifie le défi auquel sont confrontés les pays de la région, déjà incapables de fournir des emplois à leur population actuelle.» Les trois quarts des nouveaux entrants sur le marché du travail «rejoignent des secteurs informels, caractérisés par des perspectives limitées en matière de croissance des revenus, de réduction de la pauvreté et de mobilité sociale». Ces emplois informels, la GenZ, connectée, mieux éduquée, consciente de son potentiel, n’en veut pas. Le défi générationnel en cours paraît donc irrépressible, tant l’emballement démographique rend chaque année les problèmes d’insertion plus acérés. L’État et les politiques ont leurs limites, en particulier budgétaires. Mais l’inclusivité, la solidarité sociale, l’équité des revenus, l’extension du domaine des opportunités générationnelles sont devenus des impératifs incontournables.